Cette haute délégation du Hezbollah qui s'est rendue à Moscou où elle a rencontré pendant 4 heures le vice-ministre russe des A.E, Sergueï Riyabkov et un peu plus tôt et pendant 40 minutes, le ministre Sergueï Lavrov, a évidemment parlé de tout, de 10 ans de guerre sans merci en Syrie où les combattants du Hezbollah ont achevé au sol ce que l'armée de l'air russe accomplissait au ciel, dans une bataille parfaitement synchrone et aux côtés de l'armée syrienne. Au siège du ministère des A.E russe, le Hezbollah ne pouvait donc pas ne pas reconnaître sa satisfaction de voir la partie russe, surmonter « ses liens privilégiés » avec Israël pour annoncer qu'elle « désirait établir une plateforme de dialogue permanent » avec le Hezbollah et être en contact constant avec lui, en Syrie où les Israéliens accusent la Russie d'avoir joué le jeu de la Résistance au Golan, voire à Deraa pour aller jusqu'à livrer à la Résistance libanise des batteries de missiles antimissile TOR-M1 qui ont pris de court début février Israël en faisant descendre l'un de ses drones tactiques Hermes-450 dans le ciel d'al-Zahrani, situé à 60 kilomètres à l'intérieur du Liban. C'est donc avec une grande anxiété que cette visite est suivie par l'entité sioniste qui y voit les signes avant-coureurs d'un ciel libanais hermétiquement fermé à l'aviation israélienne grâce à de nouvelles pièces de la DCA Made in Russia, livrées directement ou par l'intermédiaire de l'armée syrienne au Hezbollah.
Mais au ministère russe des A.E., il n’était pas uniquement question de la Syrie. Le chef du Bloc de la fidélité à la Résistance au Parlement libanais Mohammad Raad s’est entretenu aussi du Liban ce lundi 15 mars avec Sergueï Lavrov, Liban où la Russie a investi sur le plan offshore et où elle est témoin du complot politico-financier en cours. Un complot qui, rappelons-le, fait suite à cette double voire triple déflagration du 4 août 2020 qui a aussitôt servi de prétexte à un débarquement des forces maritimes de l’OTAN dans le port, et ce, en prélude à l’étouffement de toute voix qui exigerait un rapprochement du Liban avec la Chine ou encore la Russie. Le jour de l’explosion, des sources locales ont évoqué deux avions de combat survoler la ville et le port à basse altitude durant plusieurs minutes au moment même de l’explosion.
Le président Michel Aoun a dénoncé une « action extérieure, avec un missile ou une bombe » et demandé à son homologue français, Emmanuel Macron, de lui fournir des images satellites du port au moment des déflagrations, mais puisque le scénario avait été concocté entre OTAN/USA/Israël, Macron, malgré sa prétention de venir en aide au Liban, s’y est refusé. Et la Russie s’y refuserait-elle si le Liban ou le Hezbollah en fait le demande?
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La réponse se retrouve à la fois à travers la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) et cette assistance militaire que l'OTAN accorde à l'armée libanaise. Le soutien occidental afflue dans l’armée libanaise pour la surveillance de la frontière avec la Syrie que personne ne viole à part Israël. Les pays occidentaux fournissent à toutes les institutions de sécurité libanaises de l’équipement et des armes légères qui permettent la guerre urbaine. Or le Liban compte plus de 125 000 militaires et membres du personnel de sécurité, et l'axe US/OTAN insiste pour que cette armée continue à s’entraîner à la guerre urbaine. Est-ce pour aider le Liban à faire face au terrorisme ? Est-ce pour l'appuyer à contrer Israël ? Rien n'est moins sûr. Selon SouthFront, à elle seule, la Grande-Bretagne a entraîné 11 000 soldats et officiers libanais à des opérations de guerre urbaine.
Elle a également formé environ 7 000 soldats pour qu’ils « protègent » la frontière libano-syrienne, en plus de contribuer à la formation des « régiments des frontières terrestres ». Ces dépenses visent évidemment à placer l'armée libanaise, le jour venu, face au Hezbollah et ceci, les planifacteurs US/OTAN, l'imagine dans le cadre d'un possible occupation du Liban. La Grande-Bretagne a construit 39 tours d’observation et 7 bases, ainsi qu’un centre d’opérations militaires, le long de la quasi-totalité de la frontière avec la Syrie, du passage de Masnaa jusqu’à al-Qaa, ce qui fait plus de 100 kilomètres. Il ne fait guère de doute que ces tours recueillent des renseignements de sécurité contre le Hezbollah et l’armée syrienne, surtout avec le projet de construction de tours supplémentaires à la frontière libanaise, qui surplomberait la ville syrienne de Homs.
Les sources estiment que ces tours pourraient jouer un rôle hostile dans toute nouvelle bataille entre Israël et le Liban. Il n’est même pas exclu que la présence des tours serve de couverture aux unités spéciales israéliennes pour détruire les caches de missiles, car elles offrent une visibilité sur des zones frontalières vastes et sensibles, y compris sur les missiles de précision du Hezbollah. Evidemment que le Hezbollah sait parfaitement le manège et s'y est préparé. Evidemment aussi que l'armée libanaise n'irait jouer le jeu des Occidentaux. Mais des scénario US/OTAN finissent souvent sur des coups de force et c'est à cela que McKenzie veut venir, car toute autre voie est bouchée : militairement parlant Israël est mort face à la Résistance. La Russie saura-t-elle appuyer le Liban face à l'OTAN? La question a dû figurer au menu des discussions.